📰 Réinventer l’excellence du CESTI pour l’Afrique francophone

Par Cheikh Fall, Fondateur de The Third Path Africa

Le palmarès du Prix Cultura Afrique Francophone 2025, bien que célébrant la diversité et le talent journalistique du continent, révèle une tendance préoccupante : la régression du Sénégal dans des domaines où il brillait autrefois. Jadis bastion de l’excellence journalistique, le Sénégal dominait ces compétitions grâce au rayonnement du CESTI, institution pionnière fondée sous la présidence de Léopold Sédar Senghor et portée par des figures comme feu Babacar Sine, intellectuel de renommée internationale.

Mais aujourd’hui, force est de constater que le CESTI peine à conserver la place centrale qu’il occupait dans l’écosystème de la formation aux métiers de l’information. Cette perte de compétitivité n’est pas qu’un enjeu académique : elle affecte directement la rigueur, la clarté et l’indépendance de l’information qui façonne l’opinion publique en Afrique francophone — avec une attention particulière portée au contexte sénégalais — et, par extension, la capacité des citoyens à comprendre, juger et agir face aux enjeux contemporains.

🎯 Quels leviers pour une renaissance du CESTI ?

• Refonte pédagogique : Adapter les curricula aux réalités numériques, aux enjeux de désinformation, et aux standards internationaux.
• Partenariats stratégiques : Nouer des alliances avec des écoles de journalisme africaines et internationales pour des échanges, stages et co-certifications.
• Investissement dans les infrastructures : Moderniser les équipements, studios, et plateformes numériques pour une formation immersive.
• Valorisation des anciens : Mobiliser les diplômés influents pour du mentorat, des masterclasses et du plaidoyer institutionnel.
• Gouvernance transparente et visionnaire : Repenser la direction avec des profils à la fois académiques et opérationnels, capables de porter une ambition continentale.

✍🏾 Pour une information digne de nos ambitions

L’Afrique francophone mérite une presse rigoureuse, indépendante et compétente. Réhabiliter le CESTI, ce n’est pas seulement restaurer un symbole : c’est réarmer intellectuellement une génération face aux défis de notre temps. Le Sénégal a les ressources humaines, la mémoire institutionnelle et la légitimité historique pour redevenir un leader. Il est temps d’agir.

Nous le devons à Léopold Sédar Senghor, Babacar Sine, Bara Diouf, Amadou Lamine Sall, Mariama Ndoye, Babacar Carlos Mbaye, Souleymane Bachir Diagne — et à tous ceux qui ont fait du journalisme un acte de dignité, de vérité et de service public.